lundi 14 avril 2014

England's Lane de Joseph Connolly

Quatrième de couverture

 England's Lane, dans le Nord de Londres, est une rue pleine d'effervescence, où se côtoient de nombreuses boutiques. L'occasion de s'immiscer dans le quotidien des commerçants de la petite artère en 1959. On y rencontre entre autres Milly, mariée à Jim Stammer qui tient la quincaillerie. Ils ont un fils adoptif, Paul, d'une dizaine d'années. Il y a aussi Stan, le marchand de tabac et de friandises dont la femme reste cloîtrée à la maison, père d'une gamine de l'âge de Paul. Ou encore Jonathan Barton, le boucher de England's Lane qui reçoit un jour la visite d'un inconnu le menaçant de révéler sa véritable identité... Infidélités, mensonges, meurtres et trahisons se cachent derrière les façades proprettes de chacun des commerçants, bien moins lisses qu'on pourrait le croire... Une comédie de moeurs comme seul Joseph Connolly en a le secret, savoureuse et piquante à souhait.

Qui pouvait nous décrire la vie quotidienne des commerçants d’un petit quartier anglais à la fin des années 50 mieux que Joseph Connolly, qui fut lui-même libraire à Hampstead pendant 15 ans ? C’est en tout cas avec son dernier roman que j’aborde pour la première fois cet auteur, qui a commencé à écrire il y a une vingtaine d’années. Je serai donc bien incapable de vous dire en quoi « England's Lane » se démarque ou non de ses romans précédents ni s’il est représentatif de son œuvre. Il n’en demeure pas moins que ce roman est assez surprenant dans le genre comédie de mœurs, le fil narratif n’étant rien d’autre que les pensées les plus intimes des personnages. Et nous passons des pensées d’un personnage à l’autre au cours du récit, sans pour autant perdre le lecteur qui s’y retrouve très bien. J’ai été assez déboussolée  par le traitement des personnages, tant l’auteur les dépeint dans toute leur nudité, avec leurs nombreuses faiblesses et non moins nombreux défauts. Souvent pathétiques dans leur lâcheté (Stan, le marchand de tabac ou Jim Jammer, qui tient la quincaillerie) ou parfois franchement odieux (l’effrayant boucher Jonathan Barton), ils se révèlent – pour la plupart – assez émouvants en fin de partie. Tromperie, meurtre, manipulation, retournement de situation, ce roman caustique, très anglais j’ai envie de dire, m’a tout simplement donnée envie d’aller plus loin en compagnie de l’auteur.




England's Lane de Joseph Connolly, traduction Alain Defossé.
Éditions Flammarion (13 mars 2013), Collection Littérature Étrangère. 417 pages.

Bibliographie des romans traduits en français de Joseph Connolly :

  • Vacances Anglaises, (Summer things), L'Olivier, 2000 
  • N'oublie pas mes petits souliers, (Winter break), L'Olivier, 2001 
  • Drôle de bazar, (Stuff), Gallimard, 2002 
  • S.O.S., L'Olivier, 2003 
  • Ca ne peut plus durer (It can't go on), L'Olivier, 2003 
  • L'amour est une chose étrange (Love is Strange), Flammarion, 2005
  • Jack l'Epate et Mary pleine de grâce (Jack the lad and bloody Mary), Flammarion, 2009 
  • England's Lane, Flammarion, 2013 

Le réalisateur Michel Blanc a adapté son roman  Vacances Anglaises (Summer things) sous le titre "Embrassez qui vous voudrez".

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